L'inflammation de Bas Grade, quelles solutions ?
- Barbara
- 3 févr. 2023
- 17 min de lecture
Maintenant qu'on a fait le tour des causes pouvant générer cette inflammation de bas grade, si on passait aux solutions pour l'éviter ?

Vous l'aurez donc compris dans l'article précédent, adopter une activité sportive, gérer son stress et prendre soin de son sommeil sont des stratégies remarquablement efficaces pour faire baisser l'inflammation. Je reviendrai sur ces thèmes plus en détail lors de prochains articles, aujourd'hui, on va se concentrer sur l'alimentation mais il ne faut vraiment pas les négliger, ils donnent des résultats impressionnants, rapides et s'inscrivent dans une stratégie globale de mieux-être.

Les célèbres oméga 3 :
Ils ont un rôle extrêmement important dans la résolution de l'inflammation et le maintien d'un état non inflammatoire. J'insiste lourdement mais ils peuvent réellement nous changer la vie.

Cependant, ils entrent en compétition avec les oméga 6, pro-inflammatoires, pour leur absorption. Or, notre alimentation moderne a tendance à nous faire consommer beaucoup plus d'oméga 6 (ω6) que d'oméga 3(ω3). Le rapport
conseillé entre les deux est de cinq ω6 pour un ω3. On est plutôt à 15 voire 18 ω6 pour un ω3. L'étude INCA 3 évaluant les habitudes et comportements des Français en matière d'alimentation nous informe que 70% de la population aurait un déséquilibre de ce ratio et que 80% de la population Française ne disposerait pas d'apports suffisants en ω3.
Mais qu'est-ce que c'est au juste ces oméga 3 ?
Ce sont des acides gras à chaines longues qui sont essentiels, c'est à dire que notre organisme ne sait pas les fabriquer, enfin, si il sait (à partir des autres sources de gras que nous consommons) mais en quantité si infime qu'il faut absolument les apporter par l'alimentation. On les retrouve sous les noms de DHA(Acide docosahexaénoïque), EPA (acide eicosapentaénoïque) et ALA (acide α-linolénique). Ils sont indispensables au développement et au bon fonctionnement du cerveau, de la rétine et du système nerveux et ont un rôle protecteur du système cardio-vasculaire surtout EPA et DHA.
Avec eux, notre organisme fabrique des molécules qui vont éteindre l'inflammation : les résolvines.
Juste pour l'exemple, une méta-analyse (analyse d'un grand nombre d'études) (clic) sur la consommation d'ω3 par des personnes atteintes d'arthrite montre une diminution de leur prise d'anti-inflammatoires, une baisse des CRP, moins de raideurs matinales et une amélioration de leur condition physique.
Où les trouve-t-on ?
ALA : dans les huiles végétales : lin, caméline, chanvre, colza, noix (à condition de les consommer crues, les oméga 3 sont sensibles à la chaleur)
EPA & DHA : dans les poissons gras : maquereau, sardine, hareng, flétan, saumon, thon, foie et huile de foie de morue
En raison de la pollution des mers et océans, on conseille de limiter la consommation de poisson à deux fois par semaine. On peut par conséquent se supplémenter sans risque de surdosage en oméga 3 pour booster leurs effets anti-inflammatoires. Les laboratoires sérieux de compléments de bonne qualité réussissent généralement à très bien isoler les acides gras oméga 3 en laissant de côté les résidus de pollution et métaux lourds.
Je vous conseille de choisir une huile de krill (Euphausia Superba) de bonne qualité. Le krill est un tout petit organisme marin ressemblant à une crevette qui possède des qualités nutritionnelles exceptionnelles. Il est très riche en EPA et DHA et également en astaxanthine, un anti-oxydant super puissant qui a également des propriétés anti-inflammatoires. Contrairement aux huiles de poisson, elle n'a pas de goût et ses acides gras sont reliés à des phospholipides (des triglycérides dans les huiles de poisson). Cela permet une meilleure assimilation de ses oméga 3.
Vous pouvez également choisir une huile de calanus, un zooplancton, moins connue que le krill mais très riche en oméga 3 également. Ses acides gras se présentent sous forme d'esters de cire. Ça ne vous dit peut être rien, et ce n'est pas grave. Mais, en plus de leur apport en oméga 3, cette forme leur confère une action régulatrice dans l'intestin sur le métabolisme des lipides et des glucides. On fait d'une pierre deux coups.

Le Curcuma :
Cette épice à la magnifique couleur jaune orangée est étudiée sous toutes les coutures pour percer les secrets de ses nombreux bienfaits. Ses principes actifs sont les curcuminoïdes qui vont aider à réguler la réponse inflammatoire et à réduire le stress oxydant.

Des études montrent ses effets sur la maladie d'Alzheimer (clic), les maladies métaboliques (clic), l'arthrose (clic), les maladies cardio-vasculaires (clic) et même l'endométriose (clic) et bien d'autres encore.
On peut la consommer sous forme de poudre, facilement utilisable pour assaisonner tout types de plats. J'aime aussi acheter les rhizomes, les peler et les intégrer dans des plats ou des jus (mettez des gants quand vous les pelez, sinon gare aux traces jaunes fluos autour des ongles et sur les peaux sèches). Pour bénéficier de ses propriétés exceptionnelles, il faut l'associer avec du poivre noir ou du gingembre. Ceux qui ont les intestins fragiles éviteront le poivre, qui est irritant pour la muqueuse intestinale.
Je vous donne une recette toute simple pour en consommer au quotidien, qui me vient de mon papa, il consomme sa "mixture" tous les matins depuis des années (et il pète la forme, il faut le dire !). Il suffit de peler un beau rhizome de gingembre, six ou sept de curcuma, de les couper en petits morceaux et les faire macérer au moins 24h dans le jus de cinq citrons fraichement pressés.
Le matin, après avoir secoué le mélange, préparer un verre avec un tiers du jus macéré (sans les morceaux), compléter le verre avec de l'eau, et consommer cette boisson au réveil.
On peut conserver le macérât au réfrigérateur jusqu'à cinq jours.
Comme pour les oméga 3, on peut également se supplémenter, on constate des effets notoires particulièrement sur les affections articulaires inflammatoires comme l'arthrose, l'arthrite, les rhumatismes inflammatoires etc...
Attention cependant à choisir un produit de qualité et bien dosé, la demande inhérente à ce produit étant faramineuse, certains fabricants n'hésitent pas à utiliser des procédés douteux pour extraire les fameux curcuminoïdes qui nous intéressent. Je recommande la marque Nutrixeal qui affiche une grande transparence à propos de ses produits (et pas seulement le curcuma) et une démarche qualité irréprochable. Leur site d'information est extrêmement bien fourni et documenté.
Le curcuma présente néanmoins quelques contre-indications :
Certaines interactions avec des anti-coagulants, ADO (anti-diabétiques oraux) et béta-bloquants et éventuellement certains anti-inflammatoires. Demandez donc l'avis d'un professionnel de santé si vous envisagez une supplémentation.
En cas de calculs biliaires
Si votre foie est en mauvaise santé
Si vous êtes enceinte : il stimule les menstruations et les contractions utérines
En cas d'hyper-acidité gastrique : à l'inverse de ses vertus communément reconnues, il a, dans ce cas précis, un effet accélérateur de l'inflammation.

La Vitamine D :
Son rôle a longtemps été cantonné à son action sur le métabolisme phosphocalcique et donc la minéralisation osseuse du squelette et des articulations. Depuis quelques années,

on sait que la vitamine D a une palette de fonctions beaucoup plus vaste.
Elle influencerait l'expression de plus de 200 de nos gènes, rien que cela !
Elle est tout d'abord un puissant modulateur de l'immunité, une carence peut être associée avec un risque infectieux élevé. On note aussi ses effets sur la santé cardio-vasculaire, le cancer, l'ostéoporose, certaines maladies auto-immunes, la grossesse, un risque de développement de diabète de type 1, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, et même jusqu'au cerveau.
Pour commencer, son appellation "vitamine" est inexacte, une vitamine étant une molécule indispensable au bon fonctionnement de l'organisme mais que ce dernier ne sait pas synthétiser et devant être impérativement apportée de manière exogène, par l'alimentation. Or, notre corps possède cette capacité de synthétiser la vitamine D lorsque la peau est au contact des rayons UVB. Il s'agirait donc plutôt d'une hormone et elle se comporte comme telle.
La peau est la première étape de sa synthèse (à partir du cholestérol) via les UVB lors de l'exposition au soleil. La molécule constituée se trouve sous une forme inactive, c'est à dire qu'elle n'est pas utilisable par le corps. Elle va ensuite subir une transformation dans le foie, puis une seconde dans le rein pour obtenir le cholécalciférol : la forme active de la vitamine D. On imagine donc qu'un foie ou des reins en mauvaise santé freinent considérablement voire stoppent la synthèse de cette précieuse molécule.
Son action anti-inflammatoire va s'exercer via plusieurs moyens. Tout d'abord, elle tend à réguler l'activation des gènes à l'origine de la production de cytokines pro-inflammatoires. Par ailleurs, de par ses propriétés immuno-modulatrices, un taux de vitamine D correct contribue au fonctionnement optimal du système immunitaire. Or, on sait qu'un système immunitaire qui s'emballe, c'est l'inflammation assurée.
Selon les frères Garland, deux chercheurs de l'université de San Diego spécialistes de la vitamine D et du cancer, le taux de vitamine D optimal serait situé entre 40 et 60 ng/mL (les normes des labos sont plutôt à 30 ng/mL mais les choses évoluent doucement).
Les modes de vie modernes ont fait diminuer notre temps passé à l'extérieur donc notre capacité à synthétiser la vitamine D. Par ailleurs, pour prévenir les cancers de la peau, nous avons été incités à limiter notre exposition au soleil, à s'en protéger avec des vêtements, des lunettes de soleil, à appliquer une crème solaire, même en hiver. Tous ces éléments nous empêchent de synthétiser la précieuse vitamine D, il est donc assez normal qu'une grande partie de la population soit carencée, même en plein été et même dans les régions les plus ensoleillées.
Alors que faire ? Certainement pas se priver de la lumière naturelle mais s'y exposer en adoptant les bons réflexes. Cet article est déjà bien long, je reviendrai en détail dans un article ultérieur sur l'exposition au soleil, la synthèse de la vitamine D, la complémentation et pourquoi il est super super important de s'exposer au soleil (mais pas n'importe comment) et surtout à la lumière naturelle.

Le bourgeon de cassis :

Il s'agit là d'un puissant anti-inflammatoire naturel qui va mimer les effets de la cortisone sans avoir à en subir les désagréments. Ses effets s'appliquent à :
La sphère ostéo-articulaire, pour tous les cas d'arthrose, arthrite, rhumatisme, goute et articulations douloureuses, il améliore même la souplesse des ligaments et des tendons
Le système respiratoire pour les bronchites, l'asthme, les rhinites allergiques
Les affections rénales : (toujours avec l'avis d'un mèdecin) il a une action diurétique et anti-œdémateuse
Le système sanguin : il a un effet phlébotonique, c'est à dire qu'il augmente la tonicité de nos vaisseaux sanguins, ce qui facilite la circulation sanguine
Le système nerveux : il est conseillé aux personnes manquant d'ardeur, souffrant de fatigue chronique
Attention toutefois, il ne doit surtout pas être consommé en cas d'hypertension.

Les polyphénols :

Ces composés présents dans les végétaux ont une forte activité anti-inflammatoire. Vous pouvez lire ou relire mon article (clic) pour les intégrer dans votre assiette au quotidien. Cette démarche vous garantit une alimentation vivante, avec une densité nutritionnelle adaptée au bon fonctionnement de l'organisme.

Éviter les aliments provoquant de potentielles intolérances
Détecter d'éventuelles intolérances alimentaires peut être un processus long et coûteux. C'est une démarche très intéressante si on souhaite connaitre plus dans le détail ses faiblesses personnelles et ça peut réellement changer la vie. Parce que sans le savoir, on mange peut-être tous les jours un aliment qui ne nous convient pas, et qui entraîne une réaction du système immunitaire et donc une inflammation qui est entretenue. Malheureusement, on n'a pas forcément le temps et les moyens pour ce genre de tests.
Mais peut-être avez vous remarqué que vous ne digérez pas bien les oeufs, que lorsque vous mangez de l'avocat, vous ne vous sentez pas très bien, que les oignons ou l'ail vous provoquent des migraines... En prêtant attention à certains signes et en recoupant ces symptômes avec les aliments qu'on a mangé au cours des derniers repas, on réussit à voir certaines tendances. Il suffit alors de ne plus consommer l'aliment en question pendant quelques temps pour voir si les symptômes s'effacent.
Parfois, les symptômes sont plus diffus, on n'arrive pas à les relier à un

aliment. Et parfois, il faut arrêter pendant plusieurs mois avant de voir une quelconque amélioration.
Dans tous les cas, si vous êtes atteint d'une affection inflammatoire chronique, il peut être
utile de supprimer de votre alimentation les aliments les plus connus pour provoquer des réactions d'intolérance et donc de l'inflammation.
Je parle bien entendu du gluten et des produits laitiers.
Cela peut paraitre compliqué, surtout pour le gluten, qui se cache absolument partout, on se demande souvent "mais qu'est-ce que je vais manger ?" Pas de panique, il existe aujourd'hui de nombreuses solutions de substitution, internet regorge de recettes toutes plus appétissantes les unes que les autres et on peut le voir comme un super moyen de revoir son alimentation dans sa globalité, une vraie démarche pour en améliorer la qualité.
Il faut cependant explorer cette voie de manière très consciencieuse, certaines personnes réagissent tellement au gluten, que, dans les premiers temps de l'éviction, on observe encore ces phénomènes inflammatoires avec de toutes petites quantités d'aliments en contenant.
En ce qui concerne les produits laitiers, c'est particulièrement le lait de vache industriel qui pose problème. Depuis des dizaines d'années, on sélectionne génétiquement certaines espèces de vaches pour leur fort rendement lors de la traite. Ces vaches passent la plus grande partie de leur vie enfermées, on les nourrit à grand renfort de céréales, de maïs, de soja, de colza. Autant vous dire qu'elles n'ont jamais vu la couleur d'un pâturage. On est donc très loin de leur environnement naturel. On ajoute à cela des antibiotiques pour éviter que leurs pis ne s'infectent avec toutes ces traites.
Puis vient le traitement du lait. Celui qui n'a jamais visité une ferme ne le sait pas mais le lait qui sort du pis de la vache ne ressemble certainement pas au liquide blanc qui nous est vendu sous cette appellation dans des briques en cartons. On voit la crème surnager, sa couleur peut tirer au jaunâtre, il a une odeur beaucoup plus animale. On sent qu'il s'agit d'un produit riche en nutriment, il ne faut pas oublier qu'au départ, il sert à nourrir le veau, à le faire grandir.
Je ne vais pas refaire le débat autour du lait mais on comprend aisément pourquoi il peut créer des intolérances voire carrément des allergies. Si se passer de lait ou de produits laitiers est trop difficile, (et en tant qu'accro au fromage, je ne peux que vous comprendre) on peut se tourner vers des laitages à base de lait de chèvre ou de brebis, ces animaux n'ayant pas fait l'objet d'autant de sélection génétique que les vaches, ils sembleraient que les problèmes d'intolérance soient moins fréquents de même que l'effet inflammatoire.
Le lait des vaches de race jersiaise est également plus digeste, les protéines du lait (la caséine en l'occurence) présentent le variant A2 de la béta-caséine, qui permet une meilleure digestibilité au lait, aux fromages, aux yaourts et à la crème issus du lait de ces vaches. On en trouve dans certains magasin bio sous la marque "Bernard Gaborit"
On peut également consommer des laitages fermentés, comme des vrais yaourts (pas des "spécialités laitières" ou spécialité à base de lait et de crème"qui ne contiennent aucun micro-organisme donc ne sont pas fermentés), du kéfir de lait, du skyr, du viili, du leben, du labneh. Il existe de multiples spécialités de laitages fermentés dans le monde, c'est le moyen de conserver le lait utilisé depuis la nuit des temps par le hommes. La fermentation a l'avantage de rendre plus digeste le lait, et participe à la bonne santé de notre microbiote.

Éviter les sur-cuissons des aliments :

Vous voyez cette jolie couleur brune sur la croute du pain ? Ou cet aspect grillé
sur une pièce de viande ? La couleur dorée d'un bon caramel au beurre salé ? Miam !
Quel est leur point commun ?
La réaction de Maillard.
C'est qui ce Maillard ? L'inventeur du jeu de cache-cache ? Colin Maillard ?
Hé non, rien à voir, la réaction de Maillard ou réaction de glycation se produit lorsqu'un sucre et une protéine sont en contact dans un milieu chauffé. Et malheureusement, cela se produit également dans notre corps avec nos propres protéines et le sucre présent dans notre sang.
Il faut bien comprendre que le rôle des protéines ne s'arrête pas à construire les muscles, elles sont d'importants éléments fonctionnels : enzymes, hormones, anticorps, hémoglobine, récepteurs cellulaires...
Lorsqu'elles subissent ce phénomène de glycation, on dit qu'elles changent de conformation et elles ne peuvent plus exécuter les missions qui sont les leurs normalement. Pire encore, elles deviennent des AGE (Advanced Glycation Endproducts en anglais : Produits de Glycation Avancée) c'est à dire des molécules toxiques.
Ces AGE peuvent se déposer dans les vaisseaux sanguins et les obstruer à la longue, ils coupent également les communications entre les cellules, ils s'accumulent dans le collagène et la myéline qui perdent leur élasticité . Par ailleurs, ils se lient à des récepteurs cellulaires spécifiques présents dans toutes les cellules de notre corps, ce qui entraine un stress oxydant important (clic) et la fameuse réponse inflammatoire.
C'est pour cela que l'on surveille l'hémoglobine glyquée (HbA1c) sur les bilans sanguins. C'est un des marqueurs du diabète, lorsqu'on a trop de sucre dans le sang.
D'où l'intérêt de surveiller sa glycémie et d'éviter de provoquer des pics glycémiques en mangeant des aliments très sucrés hors des repas (voir le point suivant).
Mais on a également tout intérêt à faire attention au quotidien à la cuisson de nos repas. Les viandes brûlées par une cuisson au barbecue par exemple, bien que très savoureuses, doivent rester exceptionnelles. On privilégiera des cuissons douces : à la vapeur, poché, au bain marie, au four mais à faible température par exemple afin de ne pas altérer les nutriments présents dans notre alimentation, que ce soit pour la viande, les poissons ou les végétaux.
Attention aussi à certains produits industriels comme les chips, les céréales du petit déjeuner, les céréales extrudées (soufflées), le café en poudre, le chocolat qui ont été soumis à de très fortes température et dans lesquels on retrouve énormément d'AGE.

Éviter le sucre et les mauvaises graisses
La consommation excessive de sucre , d'aliments à indice glycémique élevé et de mauvaises graisses est un facteur très aggravant de l'inflammation.

Dans son rapport de 2004 sur les glucides, l'AFSSA alertait déjà d'une augmentation de la consommation de glucides simples depuis les années 50 au détriment des glucides complexes. Ces notions de glucides simples et complexes ne sont plus vraiment utilisées en diététique lorsqu'on se réfère aux effets des glucides sur la glycémie et la production d'insuline, on préfère parler d'indice glycémique. Cependant, on comprend bien que la propension des français à consommer des sucres très rapidement assimilables sous forme de sodas, jus de fruits, biscuits et confiseries a largement augmenté et avec elle, l'intégration de sucre par l'industrie agro-alimentaire sous différentes formes en tant que conservateur ou exhausteur de goût dans des produits n'en contenant habituellement pas : les légumes en conserve, le pain de mie, plats cuisinés industriels...
Ils sont généralement accompagnés d'huiles de mauvaise qualité, hydrogénées ou raffinées qui nuisent gravement à notre santé. Je vous invite à consulter mon article sur les huiles végétales (clic) pour comprendre l'importance de choisir avec soin les matières grasses végétales que nous consommons.
Une étude parue en janvier 2018 dans la revue Cell (clic) observe qu'un régime dit occidental riche en sucres et graisses de mauvaise qualité et pauvre en fibres entraine une inflammation de l'organisme similaire à une infection bactérienne. Pire encore, un mois après l'arrêt de ce régime et le retour à une alimentation saine, la réponse inflammatoire a diminué mais le système immunitaire n'est pas au repos pour autant. Les chercheurs concluent donc que ce régime occidental a la possibilité d'influer sur l'épigénétique de certaines cellules immunitaires. (La génétique constitue l'ensemble de nos gènes, qui sont immuables, l'épigénétique est déterminée par notre environnement, notre activité physique, notre alimentation, nos pensées, nos relations... elle module l'expression de nos gènes, c'est à dire que ces facteurs extérieurs peuvent pousser certains gènes à s'exprimer davantage ou, au contraire, ils peuvent être inhibés).
On voit donc toute l'importance d'adopter une alimentation saine et surtout qui nous convienne, à nous personnellement, pour optimiser le fonctionnement de notre organisme et éviter de créer ou d'entretenir un terrain favorable à des dysfonctionnements en tout genre.
Cela passe par la stabilisation de la glycémie. Pour ce faire, on va essayer d'adopter une diète à IG bas.
En pratique, qu'est-ce que ça signifie ?
Choisir des céréales complètes : le pain, les pâtes, le riz, l'avoine, l'épeautre, l'orge, le millet, le sarrasin, le quinoa etc...
En réduire la quantité par repas et augmenter la quantité de légumes
À la place des céréales, consommer trois fois par semaine des légumineuses, très riches en fibres (attention à bien les faire tremper en changeant l'eau au moins trois fois pour éliminer les facteurs anti-nutritionnels)
Manger les fruits et légumes "entiers" : avec la peau. Elle est plus riche en fibres qui vont ralentir la digestion des glucides mais c'est aussi généralement dans la peau que l'on trouve le plus de vitamines et d'anti-oxydants. Il vaut donc mieux les choisir bio. Le mode de préparation influe également sur l'indice glycémique : une pomme de terre vapeur avec sa peau a un IG de 65, la même pomme de terre réduite en purée aura un IG autour de 90. Il en va de même pour les jus, plus un fruit ou un légume aura été pelé, taillé, écrasé, pressé, plus son IG va augmenter car les molécules de glucose ou d'amidon seront beaucoup plus accessibles à nos enzymes pour les digérer. Le mode de cuisson influe également beaucoup, préférez des cuissons douces comme la vapeur et n'oubliez pas de consommer des crudités si vous les tolérez.
Faire refroidir les céréales et les légumineuses permet également de faire baisser leur IG. Cela permet une rétrogradation de l'amidon. Préférez donc une salade de pâtes ou de lentilles froides à une assiette de carbos.
Réduire sa consommation de produits sucrés et industriels. Déguster une pâtisserie à la suite d'un repas et non en prise isolée permet de limiter le pic glycémique grâce à la présence de protéines, lipides et fibres du repas.
Faire ses pâtisseries maison en utilisant des farines complètes ou semi-complètes et des sucres non raffinés comme le sucre de fleur de coco, la rapadura ou le muscovado.
Consommer des aliments acides dans vos plats permet également de faire baisser l'IG du repas : ajouter du citron ou du vinaigre de cidre ralentit l'absorption de l'amidon.
On évite également l'alcool qui entraine la formation de radicaux libres responsables du vieillissement prématuré mais qui sont également de grands stimulateurs de l'inflammation.

Éviter au maximum les aliments ultra-transformés :

Cela va de paire avec une alimentation vivante.
Consommez le plus possible des aliments bruts, que vous ferez cuire à feu doux ou à la vapeur pour préserver les précieux nutriments.
Je sais qu'il est parfois difficile d'intégrer ou réintégrer des produits bruts lorsqu'on a pris l'habitude depuis longtemps de consommer des produits ultra-transformés, des fast-food, peu de fruits et légumes. Dans ces "aliments", outre le fait que les produits sont de piètre qualité, pleins de conservateurs et d'additifs (qui permettent d'obtenir des textures qui n'existent pas lorsqu'on travaille à partir de produits frais et bruts), ce qui pose le plus problème à mon sens est l'utilisation abusive des exhausteurs de goût. Le sucre et le sel en sont les principaux, si bien que notre palais finit par ne plus reconnaitre que les goûts sucré et salé et n'accepte plus comme "gustativement bon" les véritables saveurs des aliments. Elles sont en effet beaucoup plus subtiles et variées. C'est tout un travail de réappropriation de sa proprioception pour retrouver le plaisir de manger des aliments sains.
Si c'est votre cas, je vous conseille de prendre ça comme un jeu :
Est-ce que je connais le vrai goût de la carotte crue (sans la sauce industrielle qui l'accompagne d'habitude) ? Ça fonctionne avec tout autre légume.
Goutez, sous plusieurs formes : râpée, coupée en rondelles, en bâtonnets ... notez vos ressentis sur le goût : est-ce que je sens le coté sucré, la saveur un peu terreuse de ce légume racine, une senteur ou un goût particulier ? la texture (croquante, juteuse, fibreuse ...).
Si vous n'appréciez pas, ajoutez
Des épices : cumin, paprika fumé ou non, curcuma, poivre noir, de timut, de sichuan, muscade, curry, cannelle, cardamome, coriandre, fenugrec, gingembre...
Des herbes fraiches : ciboulette, persil, basilic, origan, sariette, mélisse, aneth, ail des ours, estragon, cerfeuil, romarin, thym, sauge ...
Des graines : pavot, lin, sésame, tournesol, fenouil, chanvre...
Des condiments : huile d'olive, de lin, de noix, de noisette, de caméline, de chanvre... vinaigre de vin, balsamique, de cidre, de mangue, de framboise ... jus de citron ...
Vous trouverez sans doute une combinaison acceptable pour vos papilles, et même si ce n'est pas le cas, vous les aurez au moins stimulées, ce qui est le but de l'exercice.
Je vous invite à continuer vos essais et tests d'aliments bruts en les associant avec des épices, herbes et condiments en résistant à l'appel des plats industriels ! Parce que, plus vous stimulerez vos sens, plus votre palais va s'habituer à l'introduction de nouvelles saveurs et plus vous y prendrez de plaisir. Sans oublier qu'une alimentation plus saine et dense en nutriments va avoir rapidement un effet positif sur l'organisme qui va "en redemander". Nos bactéries intestinales amies également, en stimulant l'axe intestin-cerveau. Parce qu'elles aussi, ont leur mot à dire en matière de goût. Enfin, plutôt en matière d'envies. Nourrir les bonnes bactéries leur permet de stimuler nos envies de manger sainement, des aliments qui leurs sont utiles. A l'inverse, nourrir les mauvaises avec de la "malbouffe" ou trop de sucre leur donne le pouvoir de stimuler le cerveau à nous réclamer encore plus d'aliments ultra-transformés, remplis de mauvaises graisses et de sucres rapides. Ce n'est donc pas qu'une question de volonté !
L'envie de continuer à manger sainement se développe au fur et à mesure.
Et avec elle, la palette du goût devient plus vaste, plus délicate, plus sensible.
Après quelques temps, essayez de refaire le test de la carotte crue. Notez à nouveau ce que vous ressentez puis comparez avec la première tentative. Des choses ont elles changé ? Certainement, vous sentirez certaines saveurs et textures beaucoup plus subtiles et serez en mesure de les apprécier.
Dans les condiments, j'évite volontairement la sauce soja, qui n'est pas mauvaise en soi mais la fameuse saveur umami, (vous savez celle qui vient s'ajouter au sucré, salé, amer et acide que notre palais est capable de reconnaitre) y est très présente, en plus du sel. On décrit cette saveur comme celle qui donnerait un goût délicieux aux aliments. Cependant, les industriel ajoutent dans leurs produits un composé qui ressemble (en beaucoup moins subtil) à umami, c'est le célèbre glutamate monosodique qui pose des problèmes de santé mais surtout donne le même goût plaisant à tous les produits ultra-transformés. Donc lorsqu'on essaie de se reconnecter à ses sensations gustatives, la sauce soja ne me parait pas vraiment pertinente.
Si je ne devais vous conseiller qu'une chose ce serait : "Amusez-vous !!!" Amusez-vous avec les épices et les herbes pour booster le goût de vos plats. Lorsque je cuisine, je me sens comme une petite sorcière devant son chaudron magique. Je laisse libre cours à mon imagination et j'ajoute un peu de poudre de perlimpimpin, un peu d'herbes prodigieuses, quelques baies enchantées et je découvre avec plaisir de nouvelles saveurs, de nouvelles associations. Les possibilités sont infinies !!!!
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